Aujourd’hui, le riz fait partie intégrante du repas de plusieurs ménages à revenus moyens ou élevés. Il constitue une source d’énergie alimentaire majeure pour l’Afrique de l’Ouest et la deuxième source de calories en Afrique.
Au cours de la période de 9 ans, parmi les cultures de base, la consommation de riz a connu une augmentation significative d’environ 37%, comparativement plus élevée que celle d’autres cultures telles que le maïs (20%), le sorgho (21%) et le manioc (32%).
Le rapport de Statista (2021) sur les importations de riz en Afrique indique que 16,6 millions de tonnes de riz seront importées en 2021. Le rapport 2021 de l’AGRA montre également que sur les 34 millions de tonnes de riz transformées consommées annuellement en Afrique subsaharienne (ASS), seules 35 % sont produites localement. Les 65 % restants sont couverts par l’importation de riz étranger en provenance des États-Unis, de l’Inde, de la Thaïlande ou du Viêt Nam, ce qui représente une facture d’importation de 35 milliards de dollars par an.
L’Afrique a le potentiel de parvenir à une sécurité alimentaire interne et de jouer un rôle plus important dans l’alimentation du monde. Des terres plus productives pourraient créer une économie alimentaire et agroalimentaire qui transformerait l’Afrique d’importateur net de denrées alimentaires en exportateur net.
Comment y parvenir ?
Le secteur du riz représente un moyen de sortir de la pauvreté en Afrique, car la disponibilité et les prix du riz sont devenus des déterminants majeurs du bien-être des segments les plus pauvres des consommateurs africains.
Cela signifie que nous devons renforcer les chaînes de valeur locales du riz pour améliorer la production, la nutrition, l’environnement et la vie dans les pays cibles.
L’AGRA, le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) ont vu la nécessité de préparer l’avenir de la demande en riz, ce qui a conduit à la création de la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD). La CARD est un groupe consultatif composé de donateurs bilatéraux et multilatéraux ainsi que d’institutions africaines et internationales qui a été créé en 2008 dans le but de développer le secteur du riz en Afrique et de promouvoir une révolution verte pour l’Afrique.
Entre 2008 et 2018, la CARD s’est concentrée sur l’élaboration et la mise en œuvre de sa stratégie nationale de développement du riz (SNDR) et sur la mise en place d’un programme de développement des capacités pour tous les acteurs de la chaîne de valeur.
Cela a conduit aux résultats suivants :
Les pays membres de la CARD ont formulé 218 projets à partir de leurs stratégies rizicoles pour un montant de 9 milliards de dollars américains.
L’objectif de 28 millions de tonnes de la CARD a été dépassé et en 2017, le rendement était de 30,1 millions.
La deuxième phase a débuté en 2019 et vise à augmenter la production de riz de 28 millions à 56 millions de tonnes d’ici 2030. Cette phase a également accueilli neuf nouveaux pays membres : Angola, Burundi, Gabon, Guinée Bissau, Malawi, Niger, République du Congo, Soudan et Tchad, ainsi qu’un nouveau partenaire, le Programme alimentaire mondial (PAM).
Pour y parvenir, l’approche de la CARD est la suivante :
- adopter l’approche « RICE » – résilience, industrialisation, compétitivité et autonomisation ;
- contribuer à l’ODD 2 : Faim zéro, à l’ODD 8 : Travail décent et croissance économique et à l’ODD 17 : Partenariats pour les objectifs.
La CARD soutient les pays membres dans la préparation de leur Stratégie nationale de développement du riz (SNDR), en organisant une série d’ateliers appelés Semaine de travail (WW), en moyenne trois fois par an.
Pour obtenir un impact, il est important de mobiliser rapidement le soutien nécessaire à la mise en œuvre. Alors que nous opérons en tant qu’institution, il est urgent de développer des mécanismes pour augmenter le flux de ressources financières pour les investissements dans la mécanisation agricole de la part des banques commerciales et d’autres institutions financières, car les petits et moyens agriculteurs commerciaux et entrepreneurs émergents ont besoin d’avoir accès à des prêts.
Un autre domaine essentiel est le renforcement de l’infrastructure institutionnelle nationale, sous-régionale et régionale soutenant le développement de la mécanisation agricole. Cela doit inclure la recherche et l’innovation, les normes et les essais, la fabrication et le commerce de machines et d’outils agricoles, le transfert de technologie et la vulgarisation, ainsi que le renforcement des capacités dans tous les domaines sur l’ensemble du continent.
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