En bref

Renforcer la résilience de l’agriculture africaine face au changement climatique

 Pour le Directeur général du Forum africain sur les systèmes alimentaire, Amath Pathe Sene, la pierre angulaire de l’action climatique durable réside dans l’adaptation et le renforcement de la résilience, ce qui implique la participation active des communautés, des écosystèmes et des infrastructures, mais aussi la prise en compte des pertes et des dommages causés par les événements climatiques récurrents.

Le Directeur général du Forum africain sur les systèmes alimentaires, M. Pathe SENE, appelle à agir dans l’urgence pour faire face au changement climatique

Les systèmes alimentaires africains revêtent une importance mondiale, car ils ont un impact à la fois sur la sécurité alimentaire et sur la résistance au changement climatique. Cependant, assurer la résilience alimentaire en Afrique présente des défis indéniables. Le lien entre la résilience climatique et les systèmes alimentaires devient évident lorsque le changement climatique menace les systèmes agroalimentaires, entraînant de mauvaises récoltes, une augmentation des prix des denrées alimentaires, une perte d’opportunités d’emploi et une augmentation de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Dans ce scénario complexe, une question cruciale émerge : le déficit de financement climatique, en particulier pour répondre aux défis auxquels sont confrontés les petits exploitants agricoles en Afrique.

Bien que l’Afrique contribue à moins de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, son secteur agricole est confronté à des défis disproportionnés, aggravés par les sécheresses, les inondations, les vagues de chaleur, les ravageurs et les maladies. Le Forum sur les systèmes alimentaires en Afrique 2023 a mis en évidence la gravité de la situation, les petits exploitants agricoles devant faire face à des températures sans précédent. Il est alarmant de constater que seuls 35 centimes de chaque dollar consacré au financement de la lutte contre le changement climatique parviennent à ces agriculteurs, qui se retrouvent ainsi en première ligne face à l’impact du changement climatique. Une intervention urgente est essentielle, non seulement pour répondre aux besoins immédiats de plus de 33 millions de petits exploitants agricoles, mais aussi pour établir un modèle durable garantissant la résilience face aux incertitudes climatiques. Combler le déficit de financement climatique pour ces agriculteurs n’est pas seulement un impératif financier, c’est aussi un impératif moral, qui nécessite un effort concerté pour donner plus de pouvoir à ceux qui sont essentiels à notre sécurité alimentaire collective et à la stabilité de l’environnement.

Façonner l’agenda climatique de l’Afrique à la COP28

La pierre angulaire de l’action climatique durable réside dans l’adaptation et le renforcement de la résilience, ce qui implique la participation active des communautés, des écosystèmes et des infrastructures, mais aussi la prise en compte des pertes et des dommages causés par les événements climatiques récurrents. Pour ce faire, il faut renforcer la capacité d’adaptation des agriculteurs africains, consolider les chaînes d’approvisionnement alimentaire, mettre en œuvre des politiques inclusives et développer des infrastructures essentielles. L’inefficacité du déploiement des ressources, alors que l’Afrique reçoit 30 milliards de dollars de flux financiers annuels pour le climat, soit à peine 11 % du montant annuel requis, souligne l’urgence d’une action efficace. Compte tenu de leur vulnérabilité, les agriculteurs ont besoin d’être intégrés et responsabilisés pour renforcer leur résilience afin de faire progresser l’atténuation, l’adaptation, les pertes et les dommages.

Fondamentalement, il devient impératif de reconnaître les circonstances uniques de l’Afrique sur la scène mondiale dans le contexte plus large des négociations sur le climat. La vulnérabilité accrue de l’Afrique, ses sensibilités particulières et sa faible capacité à faire face nécessitent une action urgente et inclusive. Cette reconnaissance jette les bases d’une approche plus équitable et plus efficace de la lutte contre le changement climatique. Pour atteindre les objectifs ambitieux énoncés dans les Objectifs de développement durable et l’Accord de Paris, la communauté mondiale doit activement reconnaître et relever les défis particuliers auxquels sont confrontés les systèmes alimentaires africains.

Façonner un avenir durable : Plaidoyer, collaboration et financement

Le Forum africain des systèmes alimentaires 2023 a souligné le lien complexe entre l’agriculture, la nutrition, les infrastructures, le changement climatique et la résilience, en fournissant des conseils sur la meilleure façon d’orienter le continent vers une stratégie de transformation des systèmes alimentaires.

Pour faire face à la crise climatique, il faut restructurer l’architecture financière afin d’encourager les investissements dans le domaine du climat. Il est essentiel de renouveler les engagements en faveur des initiatives de financement vert, en accordant une attention particulière au secteur de l’agriculture, dont l’impact est le plus important. Bien que l’Afrique reçoive 30 milliards de dollars par an, ce qui ne représente qu’une petite fraction de ses besoins, les dirigeants mondiaux doivent respecter l’engagement de fournir 100 milliards de dollars par an aux pays en développement pour le financement de la lutte contre le changement climatique.

Alors que la communauté internationale se prépare pour la COP28, il est temps d’agir collectivement pour façonner un avenir plus solide et plus durable, en attirant l’attention du monde entier sur ces questions cruciales.

Le plaidoyer commun et la collaboration apparaissent comme des principes fondamentaux, avec un accent particulier sur la garantie d’une inclusion active des pays africains.

Compte tenu des défis auxquels ces nations sont confrontées dans la lutte contre le changement climatique, il est impératif de déployer un effort collectif qui transcende les frontières géographiques et économiques. Cette approche implique d’amplifier la voix des pays africains, de reconnaître leur situation unique et d’intégrer leurs perspectives dans le dialogue mondial sur le climat. La collaboration s’étend au-delà des acteurs étatiques traditionnels pour inclure les entités non étatiques, la société civile et le secteur privé, en reconnaissant leur rôle essentiel dans la mise en œuvre de solutions durables. La mise en place de plateformes d’échange de connaissances, la facilitation du transfert de technologies et l’apport d’un soutien financier adéquat sont des éléments essentiels d’une collaboration inclusive. La COP28 peut servir de catalyseur pour des progrès significatifs, en veillant à ce que les préoccupations et les contributions des pays africains occupent une place centrale dans le programme d’action mondial sur le climat.

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